La Saint Valentin n'a pas été inventée par un fleuriste ou un bijoutier. Même si la
chose est difficile à croire, ce n'est pas seulement une journée commerciale, un point d'orgue en fin de période des soldes.
Non, le premier utilisateur de Valentin n'est pas un syndicat de boutiquiers mais le pape Gélase 1er ( 492 - 496).
Encore une fois, l'église a fait la démonstration éclatante de son aptitude au recyclage.
La religion chrétienne n'est pas tombée du ciel au milieu d'un désert. Les habitants de l'empire romain n'étaient pas en manque de religion ; c'était même le contraire. Les Romains,
polythéïstes, adoraient tous les dieux de leurs ancêtres ; pour faire bonne mesure, ils y ajoutèrent tous les dieux des peuples conquis. Au nombre des fêtes religieuses, ils perpétuaient
d'anciens cultes agraires destinés à favoriser la fécondité des ventres et la fertilité des sols.
Il existait à la mi-février la fête des lupercales, une sorte de cache-cache gigantesque permettant aux jeunes garçons et filles de se rencontrer et commencer leur vie sexuelle (pour la jeunesse
populaire, bien sûr, les jeunes de la "bonne société" faisaient des mariages négociés et n'étaient pas de la fête).
Le peuple était attaché à ces réjouissances. Leur côté mystique n'était pas leur principale qualité mais on peut comprendre que le citoyen ordinaire soit resté attaché à une bonne
partie de plaisir.
Hélas, les chrétiens, comme tous les monothéistes, avaient tendance à considérer qu'on n'est pas en ce bas monde pour rigoler. Il était de la plus haute importance d'éradiquer ces
comportements licencieux.
Une méthode, déjà expérimentée pour Noël et le carnaval, a fait la preuve de son efficacité : il faut conserver le jour de fête mais y plaquer une image chrétienne.
Le pape Gélase consulta les textes fondateurs et trouva, au jour des Lupercales, la commémoration d'un saint évêque, Valentin, martyrisé au III ème siècle pour la plus grande gloire
de Dieu.
Excellente affaire ! On n'allait pas supprimer les Lupercales mais les transformer, en faire la fête de St Valentin.
... Les esprits chagrins peuvent objecter qu'un saint évêque n'est pas le représentant idéal des amoureux. Hommes de peu de foi, au contraire !
L'église va trouver une bonne occasion de sublimer l'amour humain. Dorénavant, les amoureux seront priés de mettre les coeurs en avant, les leurs et celui de Jésus, en écrasant les
envies du corps. C'est le début des relations difficiles entre foi et libido.
Compte tenu de ce qu'ils lui doivent, pourvu que les psychanalystes n'oublient pas Saint Valentin dans leurs prières.
durdan 20/02/2011 15:06
Tipanda 20/02/2011 22:24
Janine Thombrau et Bruno 16/02/2011 10:30
Ftançoise Granger 15/02/2011 10:56
Tipanda 15/02/2011 16:54
Ftançoise Granger 15/02/2011 08:27
Tipanda 15/02/2011 10:37
Serge Prioul 15/02/2011 05:59
Tipanda 15/02/2011 10:42