Aujourd'hui, c'est la fête des Aristide.
Ils sont peu nombreux mais leur fête est l'occasion de rappeler la grande figure d'Aristide le Juste, modèle du démocrate athénien. (En 2008, notre actualité m'avait fourni une bonne raison de l'évoquer)
Athènes, où est née la démocratie, a expérimenté quelques pratiques destinées à donner la parole et le pouvoir au peuple (tiens,
tiens, ça rappelle des politiques d’aujourd’hui …) Ils n’ont pas eu besoin d'inventer le référendum, les dimensions de la cité permettaient de rassembler tous les citoyens en un même lieu pour
leur demander leur avis. Craignant les tentatives de prise du pouvoir qui auraient mis la démocratie en danger, ils ont mis au point ce qui leur paraissait un "must" de décision populaire :
l’ostracisme.
Lorsqu’un Athénien soupçonnait l’un d’entre eux de fomenter ce que nous appellerions un coup d’état, il rassemblait les citoyens et
leur demandait, s'il leur paraissait qu’un homme mettait la démocratie en danger, d’écrire son nom sur une sorte de jeton (on utilisait un tesson de poterie ,“ostrakon”, d’où le mot
ostracisme).
L’invention se retourna très vite contre son but ; lorsqu’un ambitieux voulait prendre le pouvoir, il lançait une rumeur accusant tel
homme de valeur susceptible de lui barrer la route. L’assemblée des citoyens l’ostracisait et le candidat dictateur n’avait plus qu’à ramasser le pouvoir sur une cité qui se livrait sans défense.
Pas besoin de révolte ; il suffisait de manipuler le peuple souverain.
Evidemment, Aristide, l’honnêteté personnifiée, fut ostracisé suite aux manigances d’un démagogue.
L’histoire a conservé une anecdote montrant jusqu’où il poussait le respect de la démocratie :
Un homme qui ne le connaissait pas l’a abordé pour lui demander de remplir son “ostrakon” à sa place, il ne savait pas écrire.
Aristide lui demanda quel nom il fallait écrire, l’homme répondit “Aristide”. Ce fut fait.
Rassurez-vous, lorsque l’homme providentiel auto-proclamé eut fait la preuve de son incompétence et de sa nocivité, les
citoyens rappelèrent Aristide.
Que la morale républicaine y trouve un réconfort dont elle a bien besoin et embrassons les
Aristide.
cacao 31/08/2011 13:08
Tipanda 01/09/2011 00:08