Il paraît logique de s'entendre sur la définition des termes employés si l'on veut se comprendre. A quoi serviraient les mots s'ils n'ont pas de sens ou que chacun peut leur donner
celui qu'il veut ?
Au nombre des multiples contresens qui m'agacent, j'ai relevé, même dans les journaux les plus soignés, la célèbre "malnutrition", très à la mode.
Souffrir de malnutrition, c'est être mal nourri, une notion de qualité, pas de quantité.
Il existe des malnutritions par carence, la littérature est remplie de marins atteints du scorbut, maladie provoquée par le manque de vitamine C. Il existe également des formes de malnutrition
par excès (de sucre, de gras, de sel, etc ...)
L'excès et la carence sont généralement associés pour déséquilibrer un régime, la surconsommation d'un aliment se faisant souvent au détriment d'un autre.
Généralement, quand nous lisons ou entendons le terme "malnutrition", il n'est pas question de qualité mais de quantité.
On nous alerte sur le risque de malnutrition des habitants du Sahel où les gens crèvent de faim. Il serait plus judicieux d'évoquer la sous-alimentation et, dans les cas les plus extrêmes, la
famine.
L'usage du mot qui convient à chaque situation, voilà une nécessité.
N'oublions pas la Tour de Babel : les hommes se sont entre-tués, faute de se comprendre. On l'interprète souvent comme une métaphore de la multiplication des langues ; en réalité,
les locuteurs d'un même parler sont parfaitement capable de ne plus s'entendre s'ils négligent d'employer le mot juste pour l'usage approprié.
Robert 24/07/2010 13:47
Tipanda 24/07/2010 21:37