Le 27 août, c'est la fête des Monique.
Le cas de Ste Monique n'est pas unique ; quelques recherches suffiraient pour établir rapidement une liste de ces mères qui ne sont connues que par leur fils. On peut, au hasard, citer Ste Ida de Boulogne dont le seul acte remarquable fut d'avoir accouché de Godefroy de Bouillon, le conquérant de Jérusalem.
Monique est une figure tellement archétypique qu'on se demande si elle a vraiment existé telle que la "légende dorée" nous la présente ou si le personnage fut créé, après coup, pour l'édification des masses.
Résumons :
Au IVème siècle, dans une famille patricienne de l'Afrique du Nord romaine, Monique était l'épouse malheureuse d'un mari débauché et violent. Entre deux accès de larmes et de désespoir, elle consacrait toute son énergie et sa valeur morale à l'éducation et l'édification de son fils Augustin.
Dans un premier temps, elle gagna surtout de quoi se décourager ; le fils suivait la voie du père et préférait à toute autre occupation les plaisirs que la morale réprouve. Imperturbable, Monique continuait à prier Dieu de lui accorder sa grâce et sa lumière.
Vous l'avez sans doute constaté, ainsi que le proclame un dicton populaire, "La vertu devient rigide quand le reste ne l'est plus". Augustin ne fit pas exception à la règle ; quand il eût épuisé les plaisirs que la jeunesse accorde, il se convertit, ne fit pas les choses à moitié, devint évêque et docteur de l'Eglise.
Saint Augustin ne fut pas la moitié d'un théologien ; ses fameuses "Confessions" font partie du répertoire obligé des philosophes et des séminaristes ; très logiquement, il fut canonisé.
L'Eglise n'a jamais aimé gâcher les occasions qui s'offrent à elle. Elle fit d'une pierre deux coups et, attribuant à Monique la conversion de son fils, la promut à la sainteté, elle aussi.
Monique est devenue la sainte patronne des mères méritantes.
Son sort ne vous fait pas envie ? Tant pis, nous pensons quand-même à vous et vous embrassons pour votre fête.