29 janvier 2009
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18:47
Nous sommes en 2005.
Depuis quelques années, au vatican, les ambitieux fourbissent leurs armes ; le moment fatidique de la succession se prépare dans la sénilité et l'obstination déraisonnable d'un monarque moribond qui ne se résout pas à abdiquer.
C'est la mise en place d'un scénario devenu habituel, le film d'horreur de la fin de vie des grands personnages. Tito, Boumediene, Franco ... ils ont tous été maintenus dans un semblant de survie, le temps nécessaire à l'attribution des dépouilles. De quoi se féliciter de rester petit et obscur ...
Enfin, le décès de Jean-Paul II permet de lancer la curée (sans jeu de mot !)
C'est toute une affaire, un conclave se prépare comme une élection à l'Académie Française, en courtisant les plus influents et en plaçant des hommes-clés où il faut. Les manoeuvres produisent le résultat attendu : le nom sorti des votes est Ratzinger, un cardinal bavarois qui a fait carrière à la Curie romaine avec un but, la consécration suprême, être pape.
Pour les flingueurs et les rieurs, il est le "Panzer-cardinal", surnom qu'il doit à son goût de l'autorité et à son passé dans les Jeunesses Hitlériennes.
C'est une tache difficile à effacer, donc sa communication efficace et organisée se charge de rassurer les inquiets : on nous explique qu'il était impossible, sous le régime nazi, de suivre des études prestigieuses sans entrer aux jeunesses hitlériennes et beaucoup ont été contraints d'y appartenir sans avoir été coupables d'aucun des crimes commis par le régime. Tout le monde rentre dans le rang, on ne veut voir qu'une seule tête ...
Bien sûr, son prédécesseur était beaucoup plus charismatique, il a senti le vent de la libération à l'Est et l'a récupéré jusqu'à faire croire qu'il en a été l'initiateur ; il a réussi à sauvegarder son image de libérateur alors même qu'il s'est montré impitoyable avec la Théologie de la Libération, ce qui a contribué à ouvrir en Amérique Latine un boulevard tout tracé pour les sectes évangéliques. Il a réussi à tout faire passer mais les dernières années de son pontificat jalonnées de pertes de conscience ont duré trop longtemps. Alors, même si la personne du nouveau pape ne fait pas l'unanimité, on opte pour lui laisser une chance, wait and see...
Et on a vu ...
Le moins qu'on puisse en dire c'est qu'il n'est pas un spécialiste du dialogue inter-religieux, mais c'est un autre débat qui appellera, en son temps, d'autres développements. Actuellement, ce qui déchaîne la critique, même chez les catholiques les moins contestataires, c'est le retour en grâce des lefebvristes.
Dès son élection, Benoît XVI ( le pseudo que Ratzinger s'est choisi) réhabilite la messe en latin.
Depuis le concile Vatican II, chacun est resté inébranlable sur ses positions. C'est le type même de question où il paraît impossible d'introduire un minimum d'intelligence et de dialogue.
Le latin semble inextricablement associé avec une liturgie refusée par le concile, en particulier l'existence de prières antisémites inacceptables, surtout depuis la Shoah. Difficile de comprendre pourquoi il serait impossible de garder, pour ceux qui l'aiment, l'usage du latin avec les partitions anciennes qui faisaient les belles messes du patrimoine européen, tout en éliminant les prières antijuives, le prêtre qui tourne le dos à l'assemblée et autres usages refusés par le concile. Aucune concession possible de part et d'autre, l'extrême-droite catholique se laisse dire intégriste, ce qui la définit comme un mouvement religieux, en négligeant sa réalité intolérante et judéophobe. Elle va jusqu'au schisme en organisant sa propre hiérarchie dirigée par Mgr Lefebvre.
Pour un organisme centralisé et pyramidal comme l'Eglise catholique, c'est une situation insupportable. Très logiquement, les lefebvristes sont excommuniés.
L'autorité papale est sauve mais l'Eglise est fragilisée, ce qui est insupportable à beaucoup d'ecclésiastiques, dont Benoît XVI.
Très vite, il apparaît que, pour lui, le caractère réactionnaire et antisémite des schismatiques est moins grave que leur séparation du corps ecclésial. Le pape est décidé à avaler toutes les couleuvres, même les déclarations publiques d'un évêque négationniste. Priorité au rassemblement, l'excommunication est levée, les lefebvristes pardonnés et réintégrés.
Pendant ce temps, les cathos tiers-mondistes peuvent toujours attendre la même attitude généreuse vis-à-vis de la théologie de la Libération... ce n'est pas pour demain.
Qu'on cesse de critiquer nos écarts de langage.
Non seulement, nous continuerons à appeler le pape Panzer-cardinal, mais la flétrissure n'est pas suffisante et elle suivra les catholiques qui ne se désolidariseront pas clairement de lui.
L'Eglise catholique est mal partie.
Depuis quelques années, au vatican, les ambitieux fourbissent leurs armes ; le moment fatidique de la succession se prépare dans la sénilité et l'obstination déraisonnable d'un monarque moribond qui ne se résout pas à abdiquer.
C'est la mise en place d'un scénario devenu habituel, le film d'horreur de la fin de vie des grands personnages. Tito, Boumediene, Franco ... ils ont tous été maintenus dans un semblant de survie, le temps nécessaire à l'attribution des dépouilles. De quoi se féliciter de rester petit et obscur ...
Enfin, le décès de Jean-Paul II permet de lancer la curée (sans jeu de mot !)
C'est toute une affaire, un conclave se prépare comme une élection à l'Académie Française, en courtisant les plus influents et en plaçant des hommes-clés où il faut. Les manoeuvres produisent le résultat attendu : le nom sorti des votes est Ratzinger, un cardinal bavarois qui a fait carrière à la Curie romaine avec un but, la consécration suprême, être pape.
Pour les flingueurs et les rieurs, il est le "Panzer-cardinal", surnom qu'il doit à son goût de l'autorité et à son passé dans les Jeunesses Hitlériennes.
C'est une tache difficile à effacer, donc sa communication efficace et organisée se charge de rassurer les inquiets : on nous explique qu'il était impossible, sous le régime nazi, de suivre des études prestigieuses sans entrer aux jeunesses hitlériennes et beaucoup ont été contraints d'y appartenir sans avoir été coupables d'aucun des crimes commis par le régime. Tout le monde rentre dans le rang, on ne veut voir qu'une seule tête ...
Bien sûr, son prédécesseur était beaucoup plus charismatique, il a senti le vent de la libération à l'Est et l'a récupéré jusqu'à faire croire qu'il en a été l'initiateur ; il a réussi à sauvegarder son image de libérateur alors même qu'il s'est montré impitoyable avec la Théologie de la Libération, ce qui a contribué à ouvrir en Amérique Latine un boulevard tout tracé pour les sectes évangéliques. Il a réussi à tout faire passer mais les dernières années de son pontificat jalonnées de pertes de conscience ont duré trop longtemps. Alors, même si la personne du nouveau pape ne fait pas l'unanimité, on opte pour lui laisser une chance, wait and see...
Et on a vu ...
Le moins qu'on puisse en dire c'est qu'il n'est pas un spécialiste du dialogue inter-religieux, mais c'est un autre débat qui appellera, en son temps, d'autres développements. Actuellement, ce qui déchaîne la critique, même chez les catholiques les moins contestataires, c'est le retour en grâce des lefebvristes.
Dès son élection, Benoît XVI ( le pseudo que Ratzinger s'est choisi) réhabilite la messe en latin.
Depuis le concile Vatican II, chacun est resté inébranlable sur ses positions. C'est le type même de question où il paraît impossible d'introduire un minimum d'intelligence et de dialogue.
Le latin semble inextricablement associé avec une liturgie refusée par le concile, en particulier l'existence de prières antisémites inacceptables, surtout depuis la Shoah. Difficile de comprendre pourquoi il serait impossible de garder, pour ceux qui l'aiment, l'usage du latin avec les partitions anciennes qui faisaient les belles messes du patrimoine européen, tout en éliminant les prières antijuives, le prêtre qui tourne le dos à l'assemblée et autres usages refusés par le concile. Aucune concession possible de part et d'autre, l'extrême-droite catholique se laisse dire intégriste, ce qui la définit comme un mouvement religieux, en négligeant sa réalité intolérante et judéophobe. Elle va jusqu'au schisme en organisant sa propre hiérarchie dirigée par Mgr Lefebvre.
Pour un organisme centralisé et pyramidal comme l'Eglise catholique, c'est une situation insupportable. Très logiquement, les lefebvristes sont excommuniés.
L'autorité papale est sauve mais l'Eglise est fragilisée, ce qui est insupportable à beaucoup d'ecclésiastiques, dont Benoît XVI.
Très vite, il apparaît que, pour lui, le caractère réactionnaire et antisémite des schismatiques est moins grave que leur séparation du corps ecclésial. Le pape est décidé à avaler toutes les couleuvres, même les déclarations publiques d'un évêque négationniste. Priorité au rassemblement, l'excommunication est levée, les lefebvristes pardonnés et réintégrés.
Pendant ce temps, les cathos tiers-mondistes peuvent toujours attendre la même attitude généreuse vis-à-vis de la théologie de la Libération... ce n'est pas pour demain.
Qu'on cesse de critiquer nos écarts de langage.
Non seulement, nous continuerons à appeler le pape Panzer-cardinal, mais la flétrissure n'est pas suffisante et elle suivra les catholiques qui ne se désolidariseront pas clairement de lui.
L'Eglise catholique est mal partie.